Marcello Bombardi a réalisé la première ascension de La Fenice, grande voie de 150 mètres en Italie avec un passage clé en 8c, sur la Rocca dei Campanili au Mongioie, ouverte par Matteo Gambaro et Alessandro Cariga en 2021.

L’exploit, réalisé entre juillet et octobre, a exigé non seulement force et technique, mais aussi patience face à des conditions météo changeantes et à un soleil d’été implacable.

«Après une première exploration en juillet, loin des meilleures conditions d’adhérence, je reviens deux journées en octobre, avec des températures plus basses et davantage d’espoirs. Les deux jours, un mélange de nuages bas et de brouillard nous assaille, nous laissant par moments abattus et trempés par l’humidité, par moments reconnaissants de pouvoir nous protéger d’un soleil encore chaud. Au moment d’attaquer la première tentative du deuxième jour, la tension monte. Cela pourrait être le dernier bon jour pour ma peau.»

La voie concentre toutes ses difficultés dans les deux premières longueurs : un 8a exigeant suivi d’un crux en 8c, sur de petites prises acérées et une sangle de relais inconfortable.

« La Fenice concentre toutes les difficultés dans les deux premières longueurs : un 8a déjà exigeant et le passage clé en 8c, suivis ensuite de trois longueurs faciles pour atteindre le sommet. Un 8c de réglettes sur le deuxième relais me donnait confiance pour une ascension rapide.

Et pourtant, un soleil estival qui « casse la pierre », des réglettes tranchantes et un relais suspendu inconfortable d’où l’on n’a aucune échappatoire se sont révélés des obstacles coriaces, rendant l’expérience plus longue, plus éprouvante, plus combative… et plus mémorable.»

Cette ascension confirme l’importance du Mongioie, déjà reconnu pour la qualité de ses murs et les lignes techniques ouvertes par des grimpeurs locaux de haut niveau. La répétition par Bombardi ajoute du prestige à la voie et rappelle que des expériences intenses sont possibles près de chez soi, sans forcément voyager loin.

«Je voulais profiter de la girmpe sur cette dalle de calcaire gris incroyable, mais je voulais aussi finir la voie. Prêt à livrer bataille contre la fatigue, je quittai enfin le relais inconfortable. J’ai réussi à grimper avec fluidité, à faire confiance à mes pieds, à laisser la roche pénétrer mes doigts, et à attraper la réglette finale.»