Coupe du Monde IFSC 2025 à Bali : record du monde pour Watson, Max Bertone en argent
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Imaginez un mur d’escalade dressé face à l’océan, les vagues en fond sonore, et les meilleurs grimpeurs de la planète en duel sous le soleil balinais.
Pour la première fois, l’élite mondiale de l’escalade a posé ses chaussons sur le sable chaud de Nusa Dua, à Bali. Du 2 au 4 mai 2025, entre cocotiers, humidité tropicale et encouragements d’un public conquis, l’Indonésie a offert un décor spectaculaire et inédit à une étape de la Coupe du Monde IFSC.
Au programme : vitesse fulgurante, voies de difficulté exigeantes et une ambiance à couper le souffle. Retour sur un week-end d’émotions fortes, de records pulvérisés… et d’instants qui resteront gravés dans les mémoires.

Samuel Watson : un nouveau record historique
Samuel Watson n’a pas seulement remporté l’or à Bali, il a redéfini les limites humaines sur un mur de vitesse. À 19 ans, après une année sans médaille en Coupe du Monde depuis Chamonix en 2024, l’Américain a signé un retour fracassant.
En demi-finale, il pulvérise son propre record mondial avec un incroyable 4,67 secondes. Mais ce n’était que le début. En finale, après un faux départ de son adversaire japonais Omasa Ryo, l’or est déjà dans la poche pour Watson. Pourtant, loin de se contenter de sa victoire, il décide d’offrir un dernier run au public de Bali.
Résultat ? Un autre record du monde, 4,64 secondes, gravé dans l’histoire.
« Les joueurs de NFL font des simulations de “two-minute drill” pour se préparer. Moi, je fais pareil à l’entraînement : je simule une victoire, un faux départ adverse, et je me lance une dernière fois, juste pour le public, surtout ici à Bali. Tout s’est parfaitement aligné », a-t-il expliqué après son exploit.
Ce succès, bien que spectaculaire, n’a pas été facile à décrocher. « Il faisait une chaleur étouffante pendant les qualifications et l’entraînement. J’ai dû me mettre un pack de glace sur la tête. Mais je suis un compétiteur. Les conditions sont les mêmes pour tout le monde. On a eu un peu d’ombre, j’ai eu de la chance. Je ne m’y attendais pas du tout, mais je suis super content. »
Chez les femmes, une autre icône a excellé : la Polonaise Aleksandra Miroslaw. Championne olympique, elle a retrouvé la première place avec un parcours impeccable, concluant la finale en 6,37 secondes. Après un passage difficile à Wujiang, elle a su puiser dans ses ressources mentales pour se rétablir et regagner le sommet.
« Je suis très heureuse. J’ai dû travailler dur sur moi-même après Wujiang. Mon coach, mon psychologue, mon manager, tout le monde m’a soutenue. Ça a payé », a-t-elle partagé après sa victoire. « À Wujiang, je luttais contre moi-même, pas contre mes adversaires. Ça se voyait. Ici, j’ai retrouvé du plaisir, je me suis battue et j’ai retrouvé ma force. »
Du côté des Français, Bali marquait le début de la saison internationale. Capucine Viglione, de retour après les Jeux de Paris, a signé un 7’’36 en qualification, suffisant pour accéder aux finales. Opposée à Miroslaw dès le premier tour, elle n’a pas pu rivaliser, son temps de 7’’29 étant insuffisant pour dépasser la Polonaise. Elle termine 16e de la compétition.
Chez les hommes, Pierre Rebreyend est le seul à se qualifier pour les phases finales. Malheureusement, il s’incline dès son premier duel et termine lui aussi 16e. Jérôme Morel (42e) et Guillaume Moro (36e) n’ont pas réussi à se qualifier et restent bloqués aux qualifications.

Difficulté : McNeice au sommet, Bertone en lumière
Le mur de difficulté a lui aussi réservé son lot de surprises et de premières fois. Erin McNeice, déjà victorieuse à Wujiang, a confirmé sa forme exceptionnelle. Sous une chaleur tropicale, elle a topé la voie de finale dans les dernières secondes, devançant Seo Chaehyun grâce à un meilleur classement en qualifications. Une performance maîtrisée de bout en bout : « Il y avait pas mal de résistance en haut du mur, avec une poussée d’épaule après une voie difficile. Je savais que je pouvais le faire, mais tout peut basculer à cause de petits détails. Je suis heureuse d’avoir pu concrétiser.»
Chez les hommes, l’histoire s’est écrite en lettres d’or pour le Japonais Satone Yoshida, vainqueur d’une finale qu’il a dominée de bout en bout après avoir déjà pris la tête des qualifications et des demi-finales. Sa constance lui offre sa première médaille d’or en Coupe du Monde.
Mais la belle surprise vient de Max Bertone. Le Réunionnais, en finale pour la première fois, a accroché une fabuleuse médaille d’argent en atteignant la prise 41. Parti en premier, il a longtemps mené le classement avant d’être devancé de justesse. Une démonstration de sang-froid et de détermination pour celui qui s’affirme comme l’un des grands espoirs de la grimpe tricolore.
Du côté des Français, Hélène Janicot a frôlé la qualification pour la finale, terminant 9e de la demi-finale à égalité de performance avec d'autres grimpeuses, mais son classement en qualifications l'a empêchée de monter sur la ligne de départ en finale.
Pour sa première demi-finale en Coupe du Monde, Victor Guillermin termine à la 19e place, une belle opportunité d'apprentissage pour ce jeune grimpeur.

L’Indonésie sur la carte de l’escalade mondiale
Au-delà des performances individuelles, l’étape balinaise marque un tournant symbolique. L’Indonésie, déjà terre de champions en vitesse, a démontré sa capacité à accueillir des événements d’envergure mondiale dans un cadre dépaysant et professionnel. Une vitrine idéale avant les Jeux Olympiques de 2028 et un signal fort pour démocratiser l’escalade en Asie du Sud-Est.
Les spectateurs, venus en nombre, ont répondu présent. Le décor paradisiaque, l’ambiance survoltée et la ferveur locale ont fait de cette compétition un moment inoubliable, aussi bien pour les athlètes que pour les fans.
Après Bali, les regards se tournent vers Denver, où les grimpeurs de vitesse poursuivront leur quête de points dans la course au classement général. Pour la difficulté, il faudra patienter jusqu’à Innsbruck fin juin, avant une étape historique au Brésil, à Curitiba, pour la première Coupe du Monde de bloc en Amérique du Sud.
Entre-temps, les spécialistes du bloc se retrouveront du 16 au 18 mai à Curitiba, au Brésil, pour la prochaine étape de la Coupe du Monde.

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