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Camilla Moroni et Pietro Vidi libèrent 35 longueurs de “Pre-Muir Wall”

Du granite, du soleil et six jours d’effort intense : c’est le cocktail qui a conduit Camilla Moroni et Pietro Vidi au sommet d’El Capitan, dans la vallée de Yosemite, le 26 octobre 2025. Le duo a libéré la “Pre-Muir Wall”, une voie mythique de 35 longueurs, cotée jusqu’à 8a+/8b ouverte en 2007 par Justen Sjong et Rob Miller.
Après trois jours de repérage pour identifier les passages clés, les Italiens ont attaqué le push le 20 octobre. Pendant six jours, ils ont grimpé chaque longueur en libre, se relayant sur les sections plus faciles et se partageant les trois longueurs clés :
Longueur 16 – Silverfish (5.13b/c)
Longueur 24 – Stemming (5.13c/d)
Longueur 32 – 5.13c
Pietro a réussi à enchaîner ou à grimper à vue toutes les longueurs, sauf les trois crux, qu’il a franchis à sa deuxième tentative. Camilla a eu besoin de trois essais pour les longueurs Stemming et Silverfish, et de quelques tentatives supplémentaires pour maîtriser la traversée de la longueur 26.
À notre connaissance, Camilla Moroni devient la première Italienne à réaliser une ascension en libre d’El Capitan.
Pour Pietro, il s’agit de sa deuxième ascension libre de « The Big Stone », après sa répétition de Lurking Fear plus tôt cette année.
Témoignage de Camilla Moroni :
« Je rêvais depuis plusieurs années d’une ascension libre sur El Cap. C’était un objectif parallèle aux compétitions, et cette année m’a semblé idéale pour essayer, car je me concentrais davantage sur l’escalade en falaise et un peu moins sur le circuit de Coupe du Monde, après les Jeux Olympiques.
J’avais plusieurs itinéraires possibles en tête, mais nous avons choisi celui-ci car les autres étaient encore très fréquentés. Je savais que ce ne serait pas facile pour ma première grande voie la bas : 35 longueurs, escalade soutenue, avec douze longueurs dans le 5.12 et six dans le 5.13. En revanche, il n’y avait pas de fissures-offwidth, ce qui m’arrangeait, car c’est un style que je maîtrise moins.
Je suis partie en sachant que cela pouvait être soit un énorme échec, soit un grand succès. J’étais mentalement prête à souffrir ! En réalité, tout s’est mieux passé que prévu, surtout grâce à Pietro, qui m’a beaucoup aidée avec son expérience et a fait la majeure partie du portage.
Il nous a fallu six jours pour atteindre le sommet, et toutes les longueurs difficiles sont tombées assez vite (2 ou 3 essais chacune), sauf la traversée en 5.13a (longueur 26) après la fameuse fissure de stemming, l’une des plus uniques que j’aie jamais grimpées. On ne repose que sur les paumes et les pieds, les mollets brûlent ! C’est la même section que sur la célèbre photo de Babsi, qui m’a inspirée à tenter cette voie.
Je n’ai même pas pu savourer l’enchaînement avant de me fendre les doigts sur les arquées tranchantes de la longueur suivante. Celle-là a été la plus difficile pour moi : mouvements longs, rocher chaud et humidité. Même au sommet, notre enthousiasme a été compromis par la descente, très éprouvante – mes jambes s’en souviennent encore 😂.
Ce que j’ai compris avec cette expérience en grande voie, c’est qu’on ne profite vraiment du succès qu’une fois assis dans la prairie avec un en-cas, à admirer ce qu’on vient de réaliser ! Je pensais que ce serait plus dur physiquement après six jours, mais nos corps ont mieux tenu que prévu. »
Témoignage de Pietro Vidi :
« C’était notre première grande voie au Yosemite ensemble et nous avons vraiment bien fonctionné en équipe, en alternant les longueurs clés et les sections plus faciles. Cami avait beaucoup à apprendre, mais elle s’en est très bien sortie ! (À part pour le portage, ses 50 kg n’étaient pas suffisants pour déplacer ces gros sacs).
Nous avons grimpé toutes les longueurs clés assez rapidement et nous avons clairement senti que nous pouvions encore monter d’un cran en équipe. Il nous reste encore un mois dans la vallée, avec beaucoup d’autres projets à réaliser ! »
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