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Climb Up réagit à la polémique Mediapart via un communiqué de presse

  • Photo du rédacteur: GrimpActu
    GrimpActu
  • 26 juil.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 août

Deux jours après l’enquête-choc de Mediapart sur les coulisses du leader français de l’escalade indoor, Climb Up sort du silence. Dans un communiqué publié le 24 juillet 2025, la direction dénonce un traitement qu’elle juge injuste, défend son modèle économique et réaffirme ses engagements en matière de sécurité, d’inclusion et de dialogue social.


Elle rejette l’idée d’un malaise systémique, estimant que les situations évoquées sont “rares et isolées”, tout en affirmant avoir pris des mesures correctives. Le groupe accuse aussi la presse d’entretenir une image biaisée du secteur dans son ensemble.


Climb Up réagit à la polémique Mediapart : le communiqué officiel

Voici le communiqué de presse, publié par Climb Up :


Climb Up réagit à la polémique Mediapart

Décryptage : un communiqué bien calibré… mais déconnecté ?

Dans son communiqué de presse, Climb Up adopte un ton maîtrisé et un message soigneusement calibré : réaffirmer le sérieux et la responsabilité de l’entreprise tout en recentrant le débat sur la défense du secteur dans son ensemble. Pourtant, derrière cette forme lisse, plusieurs éléments restent questionnants. Ce communiqué élude en effet certaines critiques majeures et soulève de nouvelles interrogations.


Un discours contrôlé, mais qui minimise les problèmes

Climb Up rejette l’enquête en qualifiant les témoignages de “cas isolés, parfois anciens”. Cette posture permet de balayer d’un revers de main une situation qui semble, au contraire, bien plus étendue. Les témoignages recueillis par Mediapart proviennent de plusieurs salles et sont étayés par des documents internes. Ignorer cette diversité de sources, c’est passer à côté d’un malaise profond et partagé.


François Petit, président-fondateur, interrogé dans une interview accordée à Vertige Media, ne contredit pas cette tendance, tout en cherchant à la nuancer. Il avance par exemple que “la majorité de nos collaborateur·ices est contente de travailler chez nous”, sur la base d’enquêtes internes. Mais ces données ne sont ni sourcées, ni indépendantes.


Un changement de sujet pour éviter le fond ?

En parlant d’attaque contre un modèle économique”, la direction déplace le débat. Plutôt que d’aborder les conditions de travail, elle choisit de recentrer la discussion sur la légitimité de l’escalade commerciale. Ce cadrage pose question : est-ce une stratégie pour fédérer la filière autour d’une menace extérieure, au risque de faire l’impasse sur les dysfonctionnements internes ?


Dans l’interview, François Petit renforce cette lecture : “on trouve que c'est une attaque contre Climb Up, mais également sur l'ensemble de la profession, que ce soit les ouvreurs ou les encadrants”. Un flou qui permet de diluer les responsabilités individuelles.


Des faits passés sous silence… et mal gérés ?

Le communiqué n’évoque pas la grève historique d’Aubervilliers ni les licenciements controversés qui l’ont suivie. Or, dans son échange avec Vertige Media, François Petit donne sa version : des repas offerts à des proches auraient généré un préjudice évalué entre 800 et 3 000 euros, selon les personnes. Il confirme également que les preuves ont été rassemblées grâce à l’analyse des caméras de vidéosurveillance.

Plus troublant encore, il reconnaît que le directeur “regardait trop les caméras”, tout en affirmant qu’il fallait bien “vérifier ce qu’il se passait”. Cette ambivalence interroge sur les pratiques de surveillance, notamment en matière de respect du droit du travail.


Inclusion : un double discours ?

Dans le communiqué, Climb Up met en avant la mise en place d’une “Safe Place” et le soutien à la diversité. Pourtant, dans la même interview, François Petit admet avoir demandé le retrait d’un drapeau LGBTQIA+ dans une salle : “il faut qu'on reste neutre”, justifie-t-il, avant de reconnaître que “c’était peut-être un peu dur”.


Ce type de gestion à géométrie variable jette un doute sur la sincérité des engagements inclusifs de l’entreprise. À vouloir afficher une neutralité de façade, Climb Up prend le risque de fragiliser les efforts réels de certains salarié·es pour créer des environnements plus accueillants.


Des propos qui interrogent

Dans l’interview, François Petit tient plusieurs propos qui ont suscité de vives réactions, tant ils paraissent en décalage avec les attentes sociales actuelles.“Les jeunes, j'ai l'impression qu'ils pensent plus à eux, à leur équilibre, et moins à l’entreprise.”

Cette lecture générationnelle tend à décrédibiliser les revendications, en les réduisant à un manque d’engagement. À l’heure où l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle est une priorité revendiquée dans de nombreux secteurs, ce type de remarque peut paraître paternaliste, voire méprisant.


“On met des temps de pause. On donne des chaussures d’approche.” Présenter des dotations élémentaires ou réglementaires comme des “gestes” notables révèle un certain décalage avec les réalités du terrain. Face aux demandes récurrentes sur les salaires, la charge de travail ou la reconnaissance, ces exemples peuvent sembler dérisoires, voire contre-productifs.


“La CGT a un peu poussé pour que certaines personnes fassent grève.” Enfin, suggérer que la grève résulterait d’une simple manipulation syndicale revient à nier l’expression d’un malaise réel. Cette lecture minimise l’ampleur du conflit social et jette une ombre sur la volonté affichée de dialogue. Elle entretient l’image d’une direction davantage préoccupée par le contrôle de la communication que par l’écoute des signaux faibles.


Une crise révélatrice, mais pas uniforme

Si le communiqué cherche à minimiser la portée des critiques, l’enquête de Mediapart révèle un malaise plus profond, variable selon les salles. Plusieurs salarié·es soulignent l'importance de la gestion locale, mais pointent aussi un modèle trop centralisé, mal adapté aux réalités de terrain. La crise actuelle agit comme un révélateur. Pour tourner la page, Climb Up devra dépasser le simple affichage et répondre à des attentes concrètes : audits transparents, dialogue renforcé, engagements inclusifs assumés. Reste à savoir si cette crise marquera un tournant structurel… ou un simple épisode de communication défensive.


@Climb Up
@Climb Up

✍️ Théo de GrimpActu


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