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Mediapart s’empare de l’affaire Climb Up : la face cachée des salles d’escalade

  • Photo du rédacteur: GrimpActu
    GrimpActu
  • 25 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 août

Il y a quelques mois, nous vous parlions de la toute première grève dans le monde de l’escalade indoor français, un mouvement sans précédent qui avait conduit à la fermeture temporaire de Climb Up Aubervilliers, pourtant présentée comme l’une des plus grandes salles privées au monde. Ce n’était pas une fermeture technique ou sanitaire, mais un arrêt net, décidé par ses salariés.


Des revendications claires et pressantes

Les mots des grévistes résonnent encore comme un écho brutal à la réalité du terrain. Voici ce qu’ils dénoncent :


  • Conditions de travail dégradées : hygiène négligée, matériel non remplacé, locaux vétustes, formations sécuritaires absentes.

  • Management toxique : surveillance permanente, pression injustifiée, humiliations verbales, ambiance délétère.

  • Salaires gelés, malgré les horaires contraignants, les responsabilités, et l’implication.

  • Charge physique non reconnue : les ouvreurs, à force de tracter, porter, chuter, se blessent sans compensation ni soutien.

  • Aucune aide à la restauration : l’absence de tickets restaurant, revendiquée depuis des années, reste ignorée.


La grève a mis le feu aux poudres, mais ce n’était que le début.


Quand Mediapart entre dans la voie…

Depuis ce premier coup d’éclat, l’affaire a pris une nouvelle ampleur. Mediapart, média d’investigation reconnu, s’est plongé dans les coulisses de Climb Up. Leurs révélations, publiées le 22 juillet, dressent un tableau implacable : la souffrance au travail n’est pas un cas isolé, mais un mal structurel.


Loin d’un incident isolé à Aubervilliers, la souffrance au travail est généralisée dans plusieurs salles du groupe. Manque d’effectifs, pression constante à la rentabilité, matériel vétuste, contrats précaires… La face sombre de l’escalade indoor se dévoile, et elle n’est pas jolie à grimper.


Une gestion sous tension : entre burn-out et contrôle permanent

Parmi les révélations les plus marquantes de Mediapart :


  • Six licenciements abusifs pour quelques euros de “manque en caisse”, majoritairement pour des gestes commerciaux courants ou des invendus consommés en fin de service.

  • Surveillance illégale via les caméras de sécurité, utilisées pour scruter les comportements du personnel.

  • Refus d’exprimer toute identité ou conviction au travail : retrait d’autocollants LGBTQIA+, interdiction de signes religieux.

  • Ergonomie désastreuse pour les hôtes d’accueil : pas de chaise, écrans abîmant les yeux, agressions en fermetures nocturnes.

  • Ouvreurs blessés à répétition, travaillant sans reconnaissance ni repos adéquat, parfois contraints de cumuler plusieurs jobs.

  • Qualité de l’air et sécurité minimales dans les salles, en particulier avec les auto-enrouleurs, liés à plusieurs accidents graves dont un mortel à Lyon.


Un modèle économique qui interroge

Avec 33 salles en France, Climb Up est devenu un géant de l’escalade commerciale. Mais ce développement éclair, boosté par des investisseurs privés, semble s’être fait au prix de la santé, de la sécurité et de la dignité de son personnel.


En coulisses, c’est une logique de “croissance à tout prix” qui domine : économies de bout de ficelle, contrats au rabais, automatisation des sécurités (comme les auto-enrouleurs) pour minimiser le besoin en encadrement humain.

La comparaison avec le modèle Basic-Fit, souvent évoqué par les salariés, n’est pas anodine : des installations modernes, une image propre, mais un fonctionnement optimisé au centime près au détriment de l’humain.


Le malaise dépasse les murs de Climb Up

Ce que révèle l’enquête de Mediapart, c’est aussi un problème structurel dans les salles d’escalade privées. Alors que la discipline explose médiatisée, professionnalisée, olympique , les conditions de travail stagnent voire régressent.

Et si les grimpeurs se sentent encore loin de tout ça, il est temps d’ouvrir les yeux : un personnel épuisé, sous-formé, ou en détresse ne peut pas garantir un encadrement de qualité ni un environnement sécurisé.


🧷 Mise à jour du 26 juillet 2025 : Climb Up a réagi à l’enquête de Mediapart via un communiqué de presse. 👉 Décryptage à lire ici.


Climb Up Mediapart
@Climb UP

✍️ Théo de GrimpActu

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