Championnats du Monde Escalade 2025 à Séoul : Résultats, Podiums et Performances des Français

Séoul a vibré, Séoul a tremblé. Du 21 au 28 septembre 2025, le KSPO Dome s’est transformé en temple de l’escalade mondiale, accueillant les meilleurs grimpeurs de la planète pour une semaine de compétition intense. Après une saison en dents de scie, marquée par l’absence de certaines têtes d’affiche, ces Mondiaux représentaient bien plus qu’un simple rendez-vous : un moment de vérité. Allaient-ils consacrer les légendes déjà établies, révéler de nouveaux visages ou offrir aux Français l’occasion d’écrire une nouvelle page de leur histoire ?

Avec ses quatre disciplines au programme — bloc, difficulté, vitesse et para-escalade —, le championnat du monde a offert un condensé de ce qui fait la magie de notre sport : des exploits physiques, des émotions brutes et des récits humains qui dépassent les podiums. Plus qu’une compétition, Séoul 2025 a été un voyage au cœur de l’escalade moderne, où chaque mouvement pouvait tout changer.

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La difficulté : Janja Garnbret impériale, Lee Dohyun héroïque, les Français combatifs

La finale de difficulté a tenu toutes ses promesses, avec son lot de suspense, de révélations et d’émotions. Chez les femmes, Janja Garnbret a une fois de plus démontré pourquoi elle est considérée comme la référence absolue de la discipline.

La Slovène a réalisé l’unique top de la soirée, décrochant ainsi un neuvième titre mondial, rien que ça. Sa maîtrise, son relâchement apparent dans le toit, puis son ultime jeté conclu avec une facilité déconcertante, ont laissé le public bouche bée.

Mais derrière cette démonstration de force, une autre Slovène a marqué les esprits : Rosa Rekar, seulement 19 ans, elle décroche la médaille d’argent. Encore méconnue il y a un an, elle s’affirme déjà comme l’avenir de la discipline. La médaille de bronze revient à Chaehyun Seo, portée par un public coréen en transe, qui retrouve ainsi le podium mondial quatre ans après son titre de 2021.

Du côté tricolore, Zélia Avezou s’est illustrée avec une solide sixième place. Première à s’élancer dans cette finale, la Française a fait preuve de sang-froid et de régularité, s’arrêtant à la prise 35+. À seulement 21 ans, elle confirme qu’elle a toute sa place parmi l’élite et qu’elle peut viser encore plus haut dans les prochaines années.

Chez les hommes, Lee Dohyun, enfant du pays, a transcendé la foule coréenne pour offrir à son public un premier sacre mondial en difficulté. Suspendu à la prise 43+, il s’impose devant une armada japonaise impressionnante, avec Satone Yoshida (argent) et Taisei Homma (bronze). Le podium illustre la domination asiatique de la soirée, sous les acclamations d’une salle en ébullition.

Pour la France, Sam Avezou rêvait de briller après une saison compliquée. Exemplaire en demi-finale, il a malheureusement chuté prématurément en finale (34+), partageant son sort avec l’Autrichien Jakob Schubert. S’il repart frustré, sa prestation laisse entrevoir des progrès encourageants qui pourraient payer très vite.

➡️ Retrouvez tous les résultats ici : https://www.ifsc-climbing.org/events/ifsc-climbing-world-championships-seoul-2025/results/index?discipline=lead&category=women

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Le Bloc : des finales sous haute tension et des Français en Argent

Si la difficulté avait déjà fait battre le cœur du public, le bloc a offert un véritable feu d’artifice. Deux Français au rendez-vous : Oriane Bertone et Mejdi Schalck, tous deux en argent après des prestations mémorables.

Bertone frôle l’exploit face à Garnbret

Chez les femmes, le public attendait un duel : il a eu lieu. Oriane Bertone et Janja Garnbret se sont livré un bras de fer incroyable, où chaque essai comptait. Oriane débute la finale en fanfare, enchaînant les trois premiers blocs avec une fluidité impressionnante, là où toutes ses rivales perdaient du temps et des forces. Au départ du dernier bloc, elle est en tête, à un souffle d’un premier sacre mondial.

Mais le sport a parfois ses cruautés. Deux fois, la Française chute la main sur la prise finale de l’ultime passage. Deux fois, elle voit le titre lui échapper à quelques centimètres. Garnbret, impériale, ne tremble pas : elle tope au deuxième essai et s’adjuge un nouveau titre mondial, son dixième déjà, confirmant son règne sur la discipline. Derrière, l’Américaine Melina Costanza crée la surprise avec une médaille de bronze, pour son premier grand podium international.

Pour Oriane, la déception se lit sur le visage. Mais sa performance, magistrale de bout en bout, montre qu’elle a désormais tout pour rivaliser avec la Slovène. À seulement 20 ans, elle s’affirme comme l’avenir tricolore du bloc et offre à la France un podium retentissant.

«Je tiens à remercier chacun d’entre vous pour le soutien incroyable que j’ai reçu depuis hier soir. L’escalade est souvent décrite comme un sport individuel, mais des moments comme celui-ci prouvent exactement le contraire. J’aime l’escalade, et sa communauté me fait retomber amoureuse chaque jour encore et encore». - Oriane Bertone

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Schalck, le sang-froid jusqu’au bout

Le lendemain, la finale masculine a offert un scénario digne d’un copier-coller : un duel jusqu’au dernier bloc, cette fois entre Sorato Anraku et Mejdi Schalck.

Comme Oriane la veille, Mejdi entame la finale en patron. Trois tops rapides, une maîtrise clinique, et une première place provisoire au classement. Le titre mondial lui tend alors les bras : un top rapide sur le dernier bloc, et il serait champion. Mais malgré plusieurs essais prometteurs et une zone assurée, le Français échoue à concrétiser. Tout repose alors sur ses adversaires.

Le Coréen Lee Dohyun, porté par son public, ne parvient pas à inverser la tendance. Mais Sorato Anraku, avec la sérénité qui caractérise les grands champions, trouve la solution dès son deuxième essai. Un top qui lui offre l’or et relègue Schalck à une magnifique médaille d’argent.

Un podium qui complète la médaille de bronze de Lee, et qui consacre surtout la montée en puissance du prodige japonais. Mais pour la France, l’essentiel est ailleurs : en deux jours, Oriane Bertone et Mejdi Schalck ont démontré que les Bleus font partie intégrante du gratin mondial de bloc.

➡️ Retrouvez tous les résultats ici : https://www.ifsc-climbing.org/events/ifsc-climbing-world-championships-seoul-2025/results/index?discipline=boulder&category=women

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Para-escalade : un festival tricolore, 7 médailles

Les athlètes de para-escalade, ont offert un spectacle intense et inspirant. Ces Mondiaux 2025 ont été synonymes de réussite et de médailles : sept récompenses au total, témoignant de la profondeur et de la qualité de la délégation tricolore.

En tête de file, Aloïs Pottier a une nouvelle fois imposé sa maîtrise en catégorie RP1, atteignant la prise 43+ pour conserver son titre acquis à Berne en 2023.

« Chaque compétition est un nouveau défi, mais aujourd’hui tout a parfaitement fonctionné », confiait-il, serein malgré la pression.

Derrière lui, Nicolas Moineau, guidé par Baptiste Cruzel, s’empare du bronze en B1, tandis qu’Elsa Boutel Menard décroche la troisième marche du podium en B3 après une finale exigeante. La relève s’affirme également : Mélissa Cesarone termine quatrième en B2 et Tim Berruyer-Galté prend la sixième place en RP1, laissant entrevoir un futur prometteur pour l’équipe française.

Les figures établies n’ont pas failli. Lucie Jarrige (AL2) décroche son sixième titre mondial consécutif, avec une autorité impressionnante sur les voies. Solenne Piret (AU2), quintuple championne du monde, confirme sa constance tout en soulignant l’importance de l’esprit d’équipe :

« Je suis heureuse, même si je voulais aller chercher le top. On va célébrer ça en équipe. »

Enfin, Thierry Delarue (AL2) ajoute une cinquième couronne mondiale à son palmarès, tandis que Orianne Ilpide (AU3), pour sa première participation, monte sur le podium avec une médaille de bronze prometteuse.

Catégories en para-escalade (selon l'IFSC)

Les athlètes sont classés en fonction de l'impact de leur déficience sur leur capacité à exécuter les tâches spécifiques à l'escalade. Les classes sportives sont attribuées après une évaluation médicale standardisée.

Catégories pour déficience visuelle :

• B1 : absence totale de vision ou perception lumineuse minimale.

• B2 : vision très limitée, reconnaissance des formes ou mouvements proche.

• B3 : déficience visuelle modérée.

  
  

Catégories pour amputations ou déficiences des membres :

• AU2 : déficience importante sur une jambe ou légère sur les deux.

• AU3 : déficience modérée sur une jambe.

• AL1 : paraplégie, utilisation uniquement des bras.

• AL2 : déficience importante sur une ou deux jambes.

  
  

Catégories pour déficiences neurologiques ou motrices :

• RP1 : mobilité très réduite, utilisation du fauteuil pour grimper.

• RP2 : mobilité réduite, mais possibilité de grimper sans fauteuil.

• RP3 : mobilité limitée, mais capacité à grimper avec ou sans fauteuil.

Ces classifications permettent d'assurer une compétition équitable en regroupant les athlètes ayant des niveaux de déficience similaires.

➡️ Retrouvez tous les résultats ici : https://www.ifsc-climbing.org/events/ifsc-para-climbing-world-championships-seoul-2025/results/index

Vitesse : Miroslaw écrase la concurrence et bat le reccord du monde

Si la vitesse est souvent une affaire de fractions de seconde, Aleksandra Miroslaw a transformé chaque millième en exploit. Déjà sacrée championne olympique à Paris en 2024, la Polonaise a dominé les Mondiaux de Séoul de bout en bout, jusqu’à exploser son propre record du monde en finale : 6,03 secondes.

« Celui-ci est spécial. Après les Jeux, l’année suivante est toujours difficile. Je suis heureuse, mon travail acharné a payé », confiait-elle, émue mais lucide.

Comme aux Jeux de Paris, Miroslaw a affronté en finale la Chinoise Deng Lijuan, qui prend l’argent avec 6,22 s, tandis que sa compatriote Zhou Yafei décroche le bronze, sa première médaille mondiale. La favorite locale, Jeong Jimin, termine quatrième, la Corée du Sud devra donc encore patienter pour un premier podium dans cette discipline.

Chez les Français, Capucine Viglione signe une solide performance, prenant la 11ᵉ place dans un plateau exceptionnellement relevé. Elle confirme ainsi sa régularité et sa présence au plus haut niveau, face aux meilleures sprinteuses du monde.

Chez les hommes, la finale a couronné Long Jianguo (Chine), qui s’impose pour sa première médaille d’or en Championnats du Monde grâce à une régularité impressionnante : chaque run sous les cinq secondes, culminant avec 4,80 s en finale contre l’Allemand Leander Carmanns. Carmanns remporte l’argent et établit un nouveau record personnel à 4,86 s, tandis que l’Américain Zach Hammer complète le podium avec le bronze (4,93 s). Tous trois découvrent ainsi la joie d’un premier podium mondial en vitesse.

Pour la France, Guillaume Moro termine 11ᵉ, offrant une performance solide face à un plateau masculin extrêmement relevé, et prouvant que les Bleus restent compétitifs même dans cette discipline explosive.

➡️ Retrouvez tous les résultats ici : https://www.ifsc-climbing.org/events/ifsc-climbing-world-championships-seoul-2025/results/index?discipline=speed&category=men

✍️ : Théo de GrimpActu.

📸: IFSC